L’école des artistes profite de la rentrée pour lancer une série d’articles consacrés aux artistes français ou francophones du Japon. Bonne lecture et… si, en tant qu’artiste, vous êtes concerné par cette rubrique, n’hésitez pas à nous contacter!

* Votre premier contact avec l’art 

Le système scolaire français emmène souvent les enfants dans les musées. Ainsi, j’ai visité le musée du Louvre, le musée d’Orsay et bien d’autres. J’ai été fasciné par les œuvres, qu’elles soient figuratives, abstraites, ou anciennes: égyptiennes, par exemple.

* Ce qui fait que vous êtes devenu artiste

Je ne me considère pas vraiment comme un artiste, mais simplement comme un bonhomme qui essaye de créer des choses jolies ou amusantes. Je suis heureux si mon travail suscite la curiosité. Je me suis mis à la peinture un peu par accident, après avoir visité, aux États-Unis, un magasin de couleurs. J’ai fait quelques essais, et puis j’ai commencé vraiment.

* 3 œuvres de votre choix  

Pour essayer de donner de la variété, je dirais : ma Mona Lisa pop, le portrait en pieds de ma collaboratrice et untableau de feuillage.

La Joconde, c’était pour reproduire un tableau célèbre de façon amusante. Le décor n’a rien à voir avec celui de Léonard de Vinci, mais plutôt avec les œuvres d’Andy Warhol. L’idée m’est venue parce que je voulais faire des sortes de caricatures d’œuvres célèbres. J’ai également fait une version pop d’une photo célèbre de Camille Claudel.

Le portrait en pieds de la jeune femme fait partie d’une série de cinq portraits en pieds sur des toiles de 2 m de haut. J’ai choisi celui-ci, car c’est le plus réaliste. J’aime les rayures du T-shirt et les plis du vêtement.

Enfin, j’aime beaucoup les tableaux de feuillages et j’en ai fait beaucoup !

* Votre parcours 

J’ai fait un baccalauréat qu’on appelait à l’époque A7, c’est-à-dire art et histoire de l’art. Ma prof me disait toujours : « Mets de la couleur ! Arrête de faire du noir et blanc ! » Je crois qu’elle serait satisfaite aujourd’hui, parce que mes tableaux sont très colorés.

Après le lycée, je n’ai jamais plus fait de travail artistique, et c’est pendant mon séjour aux États-Unis, quand j’avais 25 ans, que j’ai commencé à peindre des portraits de femmes. J’ai utilisé une peinture argentée qui donnait un effet irisé très intéressant. Puis, j’ai complètement arrêté la peinture pendant 30 ans !

J’ai repris, parce que j’ai trouvé une technique que je pensais prometteuse : je prenais des photos de plantes, et je transformais la couleur et l’aspect avec des applications piochées sur Internet. Après, je reproduisais sur la toile les effets obtenus.

Ensuite, je suis revenu à mon intérêt pour les portraits, et j’ai fait des portraits des gens de ma famille et des autoportraits.

* Vous et le Japon 

J’ai d’abord été instituteur, puis, pendant une dizaine d’années, chargé de cours à Paris VIII. Plus peut-être que la peinture, j’ai deux passions : la linguistique et la sociologie. C’est en tant que prof de linguistique que j’ai été invité au Japon, où je vis depuis 30 ans. La vie au Japon n’est pas forcément facile, mais franchement je ne me verrai pas rentrer en France.

* Votre technique    

Je fabrique entièrement mes toiles et je n’utilise pas vraiment de matériaux traditionnels. Pour les cadres, j’achète simplement des tasseaux de bois au magasin de bricolage, je fabrique ma colle à bois, et pour la toile elle-même, plutôt que de la toile de lin, qui est extrêmement coûteuse, j’achète de la toile de rideau, des nappes, du drap… En ce qui concerne les teintes, pendant longtemps, j’ai simplement acheté du rouge, du jaune et du bleu industriels en pots de 2 litres ! Les trois tableaux que j’ai choisis plus haut ont été faits avec ce matériel. Maintenant, Je continue à acheter des pots industriels, mais aussi des tubes chez le marchand de couleur.

* Un rêve (ou un projet) fou   

Faire une vraie expo et vendre beaucoup de toiles !

* Le rôle de l’art

Pour moi, l’art fait parler les gens. Il crée en eux des émotions. C’est aussi un moyen de décoration intérieure. Si j’achète un tableau, c’est pour mettre quelque chose dans ma maison. Ça paraît simple.