Le Petit Journal

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Artistes français et francophones du Japon : Masumi Nakao, artiste peintre (Tokyo)

VOTRE PREMIER CONTACT AVEC L’ART

Quand j’étais petite, j’aimais dessiner, mais j’aimais aussi coudre et tricoter. J’adorais les travaux manuels. Mon père était maroquinier et avait un atelier à la maison. C’est peut-être parce que je l’ai regardé travailler que je suis naturellement tombée amoureuse des créations artisanales et artistiques.

CE QUI FAIT QUE VOUS ÊTES DEVENUE ARTISTE

Ce que je faisais de mieux, ce que j’aimais le plus et ce que je voulais faire, c’était peindre, alors je suis devenue peintre !

3 ŒUVRES DE VOTRE CHOIX

– « Le cap et des chevaux » : il représente mon endroit préféré au Japon, le Cap Shiriya situé dans la partie la plus septentrionale de l’île Honshu, dans la préfecture d’Aomori. Sur le cap, il y a un phare que l’on retrouve dans mon tableau. Il y a également cette magnifique race de chevaux robustes Kandachime qui vivent dans la région.

– « Le Mont Ontake » : comme il s’agit d’une haute montagne, elle est souvent dissimulée par les nuages, ce qui était le cas à mon arrivée. Mais le ciel s’est finalement dégagé et les nuages ont disparu pour m’offrir le spectacle magnifique de ce mont majestueux.

– « La côte de Tanesashi » : le magnifique littoral, une pelouse naturelle et des plantes marines qui s’étendent jusqu’au bord de l’eau, ainsi que des rochers de toutes tailles créent un paysage varié. Cet endroit me fascine.

VOTRE PARCOURS ARTISTIQUE

À 25 ans, j’ai commencé à fréquenter l’école d’art Setsu Mode Seminar qui forme principalement des illustrateurs et des créateurs de mode. Là, j’ai réalisé des croquis à l’aquarelle de personnes et de paysages. J’ai aussi fréquenté l’école Hirata Akio spécialisée dans la confection de chapeaux. Après cela, j’ai commencé à peindre moi-même des peintures à l’huile et à les soumettre à des concours. Plus tard, j’ai eu l’occasion d’effectuer des séjours en France pour suivre des formations du peintre Paul Ambille qui était un grand artiste et un grand maître. Ce fut une période importante et heureuse de ma vie d’artiste.

VOUS ET LA FRANCE

La première fois que j’ai visité la France, j’avais une vingtaine d’années, c’était un voyage autour de l’art, dans les lieux favoris de mon professeur, le peintre Setsu Nagasawa : la Camargue et Villefranche-sur-Mer. Tout était si passionnant et si impressionnant ! J’ai participé à des voyages similaires deux ans et quatre ans plus tard. Dans la trentaine, j’allais chez M. Ambille chaque printemps pour peindre avec d’autres artistes japonais dans sa ville natale d’Arette et à Clermont-de-l’Oise où il vivait.

Ensuite, j’ai commencé à étudier le français à l’institut français de Tokyo. J’ai eu la chance d’avoir une excellente professeure. Elle est repartie en France en 2013, toutefois je continue à apprendre le français en ligne avec elle. Mais c’est surtout Catherine Lemaitre qui m’a emmenée dans le monde merveilleux de la littérature et de l’art avec son cours d’écriture que je suis très assidûment et qui m’a ouvert la porte d’une nouvelle créativité artistique. J’aime encore plus le français à présent !

VOS SOURCES D’INSPIRATION

Voyager, observer la nature, écouter de la musique classique, lire de la poésie, visiter des musées, faire le tour des magasins d’antiquités, écrire des compositions en français… toutes ces activités nourrissent ma peinture.

VOTRE TECHNIQUE

Je peins à l’huile sur toile. Mes peintures sont figuratives. Je peins autant que possible des paysages sur le motif, des natures mortes et des fleurs en les regardant. J’aime interpréter et ressentir, à ma manière, l’atmosphère d’une chose ou d’un lieu pour ensuite les peindre.

UN RÊVE FOU

Visiter un lieu ou un pays, où je ne suis jamais allée et peindre un chef-d’œuvre qui me donnerait entière satisfaction. Alors, j’organiserais une exposition en France et au Japon, pour le montrer à un très grand nombre de personnes.

LE RÔLE DE L’ART

Pour moi, il fait partie de ma vie, il développe ma sensibilité et me fait me sentir vivante. Sans lui, ma vie serait ennuyeuse.

Une poire et des petites pommes (2022), huile sur toile, 22,0 X 27,3
Des roses roses (2017),  huile sur toile  22,7 x 15,8
Le cap et des chevaux (2022), huile sur toile, 33,3 x 53,0
Le mont Ontake (2019), huile sur toile 33,3 x 45,5
La côte Tanesashi (2017), huile sur toile 33,3 x 45,5
Des chevaux (2022), huile sur toile, 19,0 x 27,3
Trois chevaux (2022), huile sur toile, 19,0 x 33,3
Des roches (2017), huile sur toile, 41,0 x 53,0
Masumi Nakao
Masumi Nakao au travail, à Najac (Aveyron)