Le Petit Journal

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« Brancusi: Carving The Essence » au musée Artizon de Tokyo jusqu’au 7 juillet

« La simplicité n’est pas un but dans l’art mais on arrive à la simplicité malgré soi en s’approchant du sens réel des choses. »

Cet aphorisme de Constantin Brancusi (1876-1957) résume à lui seul la quête de toute sa vie d’artiste, depuis ses années de formation, plutôt académique, dans sa patrie roumaine, puis à Paris où il arrive en 1904 et où il élira domicile jusqu’à la fin de ses jours, inventant, dès 1907, puis répliquant en de nombreuses variantes, ses formes totémiques proches de l’abstraction: Le Baiser, Muse endormie, Mademoiselle Pogany, la Colonne sans fin, le Coq, Leda, Princesse X, l’Oiseau dans l’espace…

C’est ce parcours et cette oeuvre que présente l’exposition du musée Artizon de Tokyo, dans des dimensions certes moins ambitieuses que celles de l’actuelle grande rétrospective du Centre Pompidou, mais qui, avec 23 sculptures, 53 photographies et 3 peintures ou dessin en provenance de musées japonais ou étrangers, permettent d’en dévoiler avec pertinence les différentes facettes.

La mise en regard de l’oeuvre sculpté et photographique de Brancusi autour de ses sculptures et de son atelier est particulièrement intéressante en ce qu’elle fait apprécier aussi bien la vision que l’artiste avait de son propre travail que ses formes sculptées elles-mêmes, en 3 dimensions puis en 2, en couleur puis en noir et blanc. Frappant est ainsi le contraste entre, par exemple, sa Muse endormie en bronze poli doré réfléchissant fortement la lumière et dispensant alentour des reflets ondulatoires, et la version photographiée de Commencement du monde, montrant de haut en bas une répétition noire et blanche du motif ovoïdal par un savant jeu d’ombres et de lumière…

Une série de vidéos (durée totale: 59’23) tournées par Brancusi et par son entourage entre 1923 et 1939 montre également ses voyages, son travail en extérieur ou à l’atelier ainsi que les performances de danse qu’il y organisait dès les années 1920 car, bien en avance sur son temps, il en avait fait un lieu de rencontre et de spectacle au milieu de ses oeuvres savamment mises en scène selon les circonstances, comme un décor de théâtre !

https://www.artizon.museum/exhibition_sp/brancusi/en/

Affiche de l’exposition avec Le Baiser par lequel Brancusi s’essaya dès 1907 et contrairement aux usages de son temps, à la taille directe

Muse endormie, bronze doré poli, 1923
Commencement du monde, tirage à la gélatine argentique, vers 1920
Reconstitution de l’atelier de Brancusi avec, à gauche, Princesse X qui fit scandale (bronze poli doré, 1925-2926)

Autoportrait dans l’atelier (vers 1934) avec en arrière plan, ses Colonnes sans fin.