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Confucius dans l’art japonais au musée Suntory (Tokyo) jusqu’au 26 janvier 2025

Le Nouvel An est la période idéale pour prendre de bonnes résolutions, alors quoi de mieux, pour trouver l’inspiration, qu’une petite visite au musée Suntory qui présente « Confucius in Japanese Art » ? On y découvre comment, dès le 4e siècle de notre ère, les Japonais se laissèrent séduire par la sagesse du grand lettré chinois (552/551-479 av. J.-C.) qui professait les 5 vertus : la bienveillance (ren 仁), la droiture (yi,义), la bienséance (li,礼), la connaissance (zhi,智) et l’intégrité (xin, 信).

Les empereurs japonais et les gouvernants furent les premiers à s’en imprégner, puis, à partir du 12e siècle, se fut au tour des moines bouddhistes zen d’adopter les thèses néo-confucianistes du penseur Zhuxi (1130-1200) qui prônait opportunément une synthèse des 3 grands systèmes de pensée chinois : confucianisme, taoïsme et bouddhisme.

À l’époque d’Edo (1603-1868), le gouvernement militaire se saisit de cette idéologie qui se diffusa bientôt dans toutes les classes sociales, à travers tout le pays. Cette période est également marquée par l’édification du temple de Confucius à Edo (ancien nom de Tokyo) à l’instigation du lettré néo-confucianiste japonais Hayashi Razan (1583-1657).

Situé originellement à Ueno, ce temple fut transféré à Yushima en 1691, prenant le nom de Yushima Seidô. Il avait une fonction à la fois religieuse à éducative qu’il a quasiment perdue aujourd’hui, bien qu’il reçoive toujours la visite des écoliers et étudiants venus prier pour leur réussite aux examens.

C’est cette belle histoire que nous conte l’exposition, une centaine d’oeuvres rares à l’appui, d’anciennes peintures de paravent aux « noren » (tissus suspendus à l’entrée des boutiques) et ukiyoe de l’ère Edo et Meiji, en passant par les rouleaux, livres, vaisselle précieuse ou statues. On y voit la mise en image par les artistes japonais des principes et symboles confucéens, tels que le phénix, qui renaît toujours de ses cendres, le bambou, le pin ou le prunier représentant respectivement la résistance, l’éternelle jeunesse et la renaissance, ou les 24 modèles de piété filiale traités de manière sérieuse ou parodique selon les périodes et les supports.

Le parcours est scandé d’extraits des encore si pertinents « Entretiens de Confucius », tel celui-ci : « Un dirigeant ne doit rien faire de honteux, même lorsque personne ne le regarde » (君子必慎其独也)…

https://www.suntory.com/sma/exhibition/2024_5/index.html

Les 24 modèles de piété filiale selon Confucius :

https://en.wikipedia.org/…/The_Twenty-four_Filial…

Affiche de l’exposition avec une peinture de 1634 représentant les empereurs exemplaires (porte coulissante, l’école Kano)
Phénix et paulownias (peinture sur paravent par Kano Tan’yu, 17e siècle)
Sages chinois (peinture sur soie, Kano Takanobu, 1614)
NB: plus leurs manches sont longues, plus leur position est élevée.
Confucius enseignant la modération avec les récipients suspendus (peinture sur soie de Sesson Shukei, 16e siècle)
NB: il faut mettre juste la bonne quantité d’eau pour que le récipient reste droit.
Statue de Confucius (bronze, 1535)
Cinq vertus : la droiture (ukiyoe de Suzuki Harunobu, 1767)
Temple de Confucius à Tokyo (Yushima Seido)