Deux musées de part et d’autre de l’Océan Pacifique ont réuni leur expertise et les fleurons de leurs collections d’art européen pour nous faire voyager dans son histoire, de la première Renaissance au début du 14e siècle jusque dans les années 1900.
L’exposition « Emulation and Admiration: Two Stories of Collecting European Art » (« Émulation et admiration : deux histoires de collection de l’art européen ») qui rassemble 93 panneaux ou toiles en provenance du musée d’art de San Diego en Californie et du musée d’art occidental de Tokyo, s’organise par ordre chronologique et par pays en 4 chapitres : Renaissance, baroque, 18e et 19e siècles. Elle met en regard des oeuvres de genres variés (peintures d’histoire, portraits, paysages et natures mortes), nous invitant à observer les caractéristiques propres à chaque période et artiste leur ayant donné naissance.
Situé dans le parc de Balboa au sud de la Californie, le musée d’art de San Diego, édifié en 1926 par William Templeton Johnson dans le style hispanique plateresque (entre gothique et Renaissance) sur le lieu même de l’exposition inaugurale du Canal de Panama en 1915, est bien connu pour la qualité de ses collections d’art espagnol. On peut ainsi admirer des oeuvres des grands noms du Siècle d’Or espagnol : de sublimes Murillo, Zurbarán, El Greco (actif à Tolède), Ribera ou Cotán, dont la cosmique nature morte « Coing, Chou, Melon et Concombre » (vers 1602), qui fait l’affiche. Plus près de nous, les femmes et les jeunes enfants baignés de lumière de Joaquín Sorolla réalisées à l’aube du 20e siècle ravissent nos yeux par leurs touches vibrantes et colorées.
Quant au musée d’art occidental de Tokyo, il a vu le jour en 1959 dans un bâtiment conçu par Le Corbusier dans le parc de Ueno – l’un des premiers parcs publics du Japon -, et peut se prévaloir de la plus grande collection d’art occidental sur l’Archipel, couvrant une période allant de la Première Renaissance jusqu’aux prémices de l’art moderne, au début du 20e siècle.
Créée avec les oeuvres rescapées de la Seconde Guerre mondiale de l’homme d’affaires et grand collectionneur Kojiro Matsukata (1866-1950) principalement axée sur le 19e siècle français, sa collection s’est enrichie au fil des décennies et des conservateurs successifs du musée, de tableaux d’autres périodes et pays d’Europe pour totaliser aujourd’hui 138 oeuvres de « maîtres anciens » (« Old Masters ») dont l’exquis autoportrait d’Anne-Gabrielle Capet (1761), acquisition récente qui fait lui aussi l’affiche. Une exposition incontournable pour tout amateur d’art classique !
Après Tokyo, l’exposition se tiendra au musée Kyocera de Kyoto du 25 juin au 13 octobre.
https://www.nmwa.go.jp/en/exhibitions/2025dokomiru.html










