Le Petit Journal

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HENRI LE SIDANER ET HENRI MARTIN AU MUSÉE SOMPO (TOKYO) JUSQU’AU 26 JUIN

Ils ont tous deux pour prénom Henri, sont nés et morts à la même époque 1862-1939 pour Le Sidaner, 1860-1943 pour Martin, ils sont amis, connaissent le succès de leur vivant et l’on se souvient d’eux aujourd’hui comme des derniers impressionnistes français après des débuts symbolistes. Tout le reste, ou presque, les sépare.

Né à l’île Maurice, Henri Le Sidaner gagne Dunkerque avec sa famille lorsqu’il a 10 ans et restera toute sa vie un « nordique » s’établissant, à 40 ans passés, dans le petit village fleuri de Gerberoy (Oise).

Henri Le Sidaner est le peintre des campagnes enneigées, des villages silencieux et nocturnes où seule quelque fenêtre éclairée évoque la présence humaine. C’est aussi celui des tables en plein air qui, à la belle saison, invitent à s’y asseoir pour prendre une collation légère de fruits et de vin au pied d’un rosier grimpant exhalant son parfum ou devant des toits caressés par les derniers rayons du soleil. De son pinceau tout en nuances et en légèreté naît un univers poétique étrangement habité, si ce n’est peuplé, empli d’une douceur qui apaise l’âme et invite à la contemplation nostalgique.

Né à Toulouse en plein été, Henri Martin est le peintre des commandes officielles et des grands décors muraux (la Sorbonne, l’Élysée, le Conseil d’État…) mais aussi celui des paysages du sud et des portraits de proches dans des jardins débordant de fleurs qu’il brosse à touches vibrantes et épaisses dans des flamboiements chromatiques, sans négliger le clair-obscur. Une lumière méridionale, éblouissante, des fleurs et une végétation luxuriante qui tantôt éclatent de couleurs sous le soleil, tantôt se voilent dans l’ombre rassérénante. La lumière, notamment, de Labastide-du-Vert (Lot) ou de Saint Cirq Lapopie à proximité, où Henri Martin élit domicile au début du 20e siècle et qu’il ne quittera plus.

L’exposition du musée Sompo retrace en parallèle les parcours des deux peintres dont les talents, pour être « fraternels » selon l’expression de Marie-Anne Destrebecq et Yann-Farinaux-Le-Sidaner, historiens d’art et préfaceurs du catalogue de l’exposition, ne nous invitent pas moins dans des univers très éloignés, que ce soit par la distance géographique, la technique artistique ou la sensibilité.

Dites-moi celui que vous aimez, je vous dirai qui vous êtes!

https://www.sompo-museum.org/…/exh…/2021/sidaner-martin/

Le Sidaner: La Table sur la terrasse, Gerberoy, 1930

Henri Martin : Belle jeune fille marchant à travers les champs, une fleur à la main, 1889