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La révolution cubiste au musée national d’art occidental (Ueno, Tokyo) jusqu’au 28 janvier 2024

Par-delà ses « petits cubes » vilipendés par le critique d’art Louis Vauxcelles en 1908, le cubisme se veut, selon Juan Gris, « un nouveau mode de représentation du monde » en rupture avec celui de l’art classique fondé sur la perspective et le clair-obscur. C’est ce phénomène que met en lumière la passionnante exposition du musée national d’art occidental de Tokyo, en présentant, en 14 sections et 140 oeuvres issues notamment des collections du Centre Pompidou, la genèse et les évolutions de ce mouvement artistique qui révolutionna la scène artistique et donna naissance à l’art moderne.

Y sont d’abord montrées les sources du cubisme, Cézanne, Rousseau, Gauguin, ainsi que les arts dits « primitifs » découverts à la faveur de l’extension des empires coloniaux et de l’ouverture à travers l’Europe de musées ethnographiques dont les collections séduisirent artistes, collectionneurs, écrivains et poètes du début du 20e siècle, à commencer par Guillaume Apollinaire.

On assiste ensuite à la mythique « cordée de montagne Braque-Picasso » pères du cubisme, d’abord analytique – les objets sont peints sous plusieurs angles dans des compositionsaux tonalités quasi-monochromes au bord de l’abstraction – puis synthétique dans les années 1912-1914 – la représentation est simplifiée, la couleur réapparaît ainsi que des éléments du réel sous forme de lettres, effets de matière en trompe-l’oeil, collages.

À la suite de ces deux maîtres, avec Juan Gris, Fernand Léger, Robert et Sonia Delaunay, Chagall ou le groupe de Puteaux, le cubisme éclate de couleurs et les formats s’agrandissent.

La sculpture se met de la partie (Brancusi, Derain, Picasso, Duchamp-Villon…) de même que l’architecture avec la Maison cubiste, conçue par Duchamp-Villon et le designer André Mare pour le Salon d’Automne de 1912, prélude, ni plus ni moins, au mouvement Art déco.

L’exposition présente aussi des facettes moins connues du cubisme, notamment ses figures féminines : Marie Laurencin, la baronne d’Oettingen, Jeanne Rij-Rousseau, Maria Blanchard ou la cubo-futuriste Natalia Gontcharova. Elle explique enfin comment, après la Première Guerre mondiale, il évolua vers le purisme d’Amédée Ozenfant et de son partenaire Le Corbusier.

Un parcours trépidant, dont les oeuvres nous stimulent constamment dans leur chatoiement de couleurs et avec leurs motifs qui jouent à cache-cache avec notre oeil derrière ces myriades de petits cubes… À voir et à revoir, sans modération !

https://cubisme.exhn.jp

Après Tokyo, l’exposition se tiendra au Kyocera Museum of Art de Kyoto du 20 mars au 7 juillet 2024

Affiche de l’exposition avec La ville de Paris, Robert Delaunay (1910-1912)

Fillette au cerceau, Picasso (1919)

Compotier et cartes, Georges Braque (1913)

Le petit-déjeuner, Juan Gris (1915)
La Noce, Fernand Léger (1911-1912)
Apollinaire et ses amis (2e version), Marie Laurencin (1909)
Nu debout, André Derain (1907)