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Laurence Markens, artiste « écumeuse de plages » (Hong Kong)

Elle aime collecter les petits objets échoués sur la plage et leur donner une seconde vie. 

Laurence Markens, enseignante à la retraite résidant à Lamma, île demeurée verte au sud-ouest de Hongkong, s’adonne à ce qu’on appelle le « beachcombing », une activité qui « se pratique partout dans le monde et qui consiste à aller sur les plages dans l’idée d’y ramasser des trésors : verre poli, coquillages, poterie, morceaux de céramique, bois flotté, plastiques… »

Sa préférence va au verre poli et au bois flotté, quand ce ne sont pas les morceaux de céramique et de poterie, avec lesquels elle confectionne des décorations pour la maison : guirlandes, mobiles, attrape-rêves (objet originaire d’Amérique du Nord empêchant de faire de mauvais rêves), carillons et capteurs de lumière. « C’est à partir d’un trésor spécifique que je démarre une création, elle se fait un peu d’elle-même, en quelque sorte. Je touche et regarde beaucoup mes petits trésors, leur beauté m’inspire, et la vie que ces objets ont eue avant d’échouer sur une plage me fascine complètement. »

Ses outils sont principalement le fil métallique, les pinces, le fil de pêche, la ficelle, la colle, la perceuse et la machine à souder. Avec le verre poli, par exemple, Laurence élabore des mobiles pour accrocher la lumière en utilisant l’une de ces 3 méthodes : 

  • les morceaux de verre sont entourés d’une bande adhésive de cuivre puis soudés l’un à l’autre comme pour faire un vitrail ;
  • les pièces de verre sont entourées d’un fil métallique, puis reliées l’une à l’autre par un fil de nylon attaché au fil métallique ;
  • chaque pièce est percée d’un petit trou puis reliée l’une à l’autre comme pour faire un collier. 

Pour Laurence, chaque technique donne à l’objet une esthétique et un charme distincts.

« J’ai toujours aimé ramasser des trésors et, petite, cela m’a aidée dans une enfance pas forcément très heureuse. Déjà, je collectais des petites choses que je mettais dans des boîtes, bien à l’abri ! J’ai continué et, devant le nombre croissant de boîtes, je me suis décidée à en faire quelque chose. Pour moi, c’est une activité qui correspond à une méditation, elle me calme et me remplit de bien-être. J’aime utiliser mes mains pour réaliser des objets », explique-t-elle.

C’est son amour de la nature qui la pousse à pratiquer cette activité ainsi qu’une volonté de réutiliser les choses : « Je déteste le gaspillage. Je trouve important d’avoir de l’émerveillement et de la gratitude ! Je trouve aussi important d’être ingénieux pour fabriquer des objets à partir de rien, je déplore le manque croissant de créativité et de patience chez les enfants. J’ai enseigné l’art au cours d’activités extra-scolaires au lycée français et j’ai pu constater que ces tendances allaient en empirant. »

Laurence ne se contente pas de « peigner » les belles plages de son littoral. Elle aime aussi explorer celles d’autres pays, comme Bali et le Japon : « J’aime beaucoup le Japon qui est tellement sécurisant, mais je déplore que ses plages soient souvent pleines de détritus. Beaucoup viennent de Chine, de Taïwan, de Corée ». Sur une des îles Yaeyama, Laurence a même trouvé un gros morceau de la carlingue d’une fusée chinoise qui avait explosé.  « Vous avez d’un côté la nature magnifique et ce que, hélas, les humains en font ! », soupire-t-elle.

Beaucoup d’autres écumeurs de plage tentent, à leur échelle, de lutter contre la destruction de notre environnement tout en créant, pour certains, de la beauté ou des objets utiles. Laurence apprécie particulièrement Christine Vautour au Canada, Ramona Maywood au Royaume-Uni, Erwin Rohrl à Bali, beachthriftlove aux Bahamas, Squashcat au Japon, etc.

Si, comme l’a dit John C. Sawhill, ancien président de The Nature Conservancy, « Une société se définit non seulement par ce qu’elle crée, mais par ce qu’elle refuse de détruire », en écumant les plages, nos artistes contemporains sont, à leur manière, porteurs d’espoir pour l’avenir de notre planète et de l’humanité !

On peut admirer les oeuvres de Laurence sur sa page FACEBOOK ainsi que sur ETSY sous le joli nom de sa boutique : Mother Nature Craft: https://www.etsy.com/shop/MotherNatureCraft

Attrape-rêves, morceaux de verre soudés, bois, ficelle
Mobile, morceaux de céramique soudés, bois flotté, ficelle
Mobile, bois, céramique, ficelle
Attrape-rêves, morceaux de verre soudés,bois, ficelle
Mobile, coquillage, fil de pêche
Mobile, céramique, bois, ficelle
Laurence Markens avec un flotteur en verre découvert sur une plage des îles Goto (Japon) mais qui n’a pu entrer dans sa valise !
Un coup de coeur de Laurence : oeuvre de Christine Vautour au Canada
Un coup de coeur de Laurence : oeuvre de Lucie, aux Bahamas
Un coup de coeur de Laurence : oeuvre de Ramona Maywood, au Royaume-Uni
Un coup de coeur de Laurence : oeuvre d’Erwin Rohrl à Bali
Un coup de coeur de Laurence : oeuvre de Squashcat, au Japon