Pour fêter les mille ans des fondations de la Cathédrale Notre-Dame de Chartres, de nombreuses manifestations sont organisées toute l’année 2024 et jusqu’en 2025.

La réouverture de son Trésor en est un fait marquant puisqu’il était fermé depuis une quinzaine d’années. Conservé dans la chapelle Saint-Piat qui jouxte la cathédrale à l’Est, il a été entièrement repensé et restauré. On y accède par un superbe escalier (impossible à gravir pour les personnes handicapées) qui donne sur une imposante porte blindée. L’intérieur de cette chapelle est saisissant par sa beauté et sa lumière, éclairé de superbes vitraux de la Renaissance. Une belle statue de la Vierge à l’Enfant posée sur un socle accueille le visiteur. De part et d’autre, de grandes vitrines présentent des objets liturgiques anciens et contemporains (orfèvreries de Goudji).

Mais l’objet le plus captivant de cette chapelle est le splendide « Tabernacle de Saint Aignan ». Enrichie d’émaux champlevés, cette oeuvre du XIIIe siècle est fermée par deux volets. Différents personnages bibliques et scènes des Évangiles ornent ses faces. Quand ses portes sont fermées, on découvre deux mains stigmatisées ouvertes d’où sortent les flammes de l’Esprit Saint… Autrefois le Trésor avait en son centre le célèbre « Voile de la Vierge », splendide sainte relique, aujourd’hui exposée dans une chapelle du déambulatoire à la portée de la dévotion des croyants.

Poursuivant la visite, on descend dans la salle capitulaire, où sont enterrés les évêques. Très lumineuse, elle a reçu des vitraux contemporains abstraits de l’artiste coréenne Band Hai Ja (1937-2022). Ici sont aussi exposées les émouvantes statues colonnes qui ornaient autrefois le portail royal ainsi que des fragments de l’ancien jubé de la cathédrale. Lors de la restauration de cette espace, d’importantes peintures murales d’époque médiévales ont été découvertes.

Par ailleurs, le musée des beaux-arts de la ville, ancien évêché, présente deux expositions. L’une de taille très modeste, est une sélection de manuscrits du XIe et du XIIe siècle présentée dans une boîte noire pour la préservation de ces parchemins, vestiges d’un incendie du 26 mai 1944 lors de la Libération. L’autre dévoile des chefs d’œuvre de la sculpture chartraine du XIe (chapiteaux de Saint-Martin au Val) au XVIIIe siècle… Retrouvés dans les réserves, de splendides éléments du décor du XIIIe siècle de la salle Saint-Côme de l’ancien Hôtel-Dieu de Chartres détruit en 1868, et restaurés sont aussi donnés à contempler. De belles découvertes à ne pas manquer !

Geneviève Gigon

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