Le rendu de la lumière se place au coeur du travail de l’artiste, ne serait-ce qu’à travers l’usage des couleurs dont chacune forme « une combinaison unique d’ombre et de lumière », selon l’un de leurs plus célèbres théoriciens, Johan Wolfgang von Goethe (1749-1832).
C’est ce que cherche à nous dire l’exposition « Light » (« Lumière ») du Centre National des Arts de Tokyo, en présentant quelque 110 oeuvres issues des collections de la Tate Gallery de la fin du 18e siècle à l’époque contemporaine.
Après la traversée de paysages en flammes imaginaires ou bibliques de Joseph Wright Derby, George Richmond ou William Blake, on s’abîme dans un « Déluge » de Jacob More, on tourbillonne dans des abstractions lumineuses de Turner, puis on reprend son souffle sur les routes de campagne aux ciels pommelés d’un Linnell ou d’un Constable qu’on apprécie d’ailleurs aussi bien en couleur qu’en noir et blanc grâce à l’exceptionnelle série de 20 mezzotintes réalisées par David Lucas à partir des oeuvres de Constable et qui vaut à elle seule le déplacement !
Mais voici bientôt les préraphaélites Millais, Burn-Jones ou John Brett et les impressionnistes Monet, Sisley ou Pissarro pour qui la lumière représentait avant tout le moyen de communiquer une émotion. Un bref passage dans les intérieurs ouatés d’un Hammershoï ou d’un Rothenstein et nous voici de plain-pied dans la quête contemporaine d’un nouveau langage lumineux à travers des médias variés : photographie, installation, vidéo, musique et peinture, toujours.
C’est sur une oeuvre d’Olafur Eliasson « Stardust particle », sorte de sphère polyèdre translucide qui change d’apparence selon la position de l’éclairage et du spectateur, que se clôt cette exposition grand écart comme pour montrer l’inlassable fascination de l’homme pour ce qui a permis à l’univers d’émerger des ténèbres et de la nuit des temps.
https://www.nact.jp/…/exhibition…/2023/tate/index.html
Après Tokyo, l’exposition se déplacera au musée Nakonoshima d’Osaka, du 26 octobre au 14 janvier 2024.