Vincent Brault, écrivain, plasticien et danseur, croit à la puissance des esprits qui habitent les objets et qui fait que ce sont eux qui nous choisissent plutôt que nous qui les choisissons.
Son installation de 2018 au Tokyo Arts and Space montrait une table, une chaise (celles de son ancienne résidence d’artiste à Sumida), un bol de ramen (de même design que ceux de son restaurant favori) avec, au fond, 3 pièces de 100 yens dans un peu d’eau (celles données par son ancienne amie « Su » afin qu’il les dépense en pensant à elle), une petite pierre ramassée au bord de la route menant à un sanctuaire de Nara (où cette même Su avait déposé une autre petite pierre fétiche), deux piles de manuscrits sur des histoires de fantômes.
Du tiroir de la table s’échappaient en anglais, en français et en japonais les voix de personnes ayant vu, entendu ou senti la présence de fantômes… Le tout sous le regard scrutateur de Su, dessiné sur le mur.
C’est le monde invisible des souvenirs, des esprits et des disparus qui sous-tend l’oeuvre écrit ou plastique de Vincent, dans une quête inlassable pour rendre présente l’obsédante absence, quels que soient les pays traversés et les cultures côtoyées, celles du Québec, dont il est originaire, de l’Europe ou du Japon, sa terre d’élection.
À travers l’art et l’écriture, Vincent jette des ponts entre les vivants et les morts, le visible et l’invisible, le conscient et l’inconscient. Il a récemment animé à l’Institut Français Tokyo un atelier d’écriture sur le thème du roman fantastique. Première étape : écrivez tout ce que vous avez fait dans la journée, avec des détails. Deuxième étape : introduisez des éléments fantastiques comme s’ils étaient parfaitement normaux. Essayez, le résultat est stupéfiant !
https://www.vincentbrault.org (pour découvrir notamment ses dernières parutions)