Sébastien Desplat appartient au cercle très restreint des éditeurs, graveurs et imprimeurs d’art. Né à Lille, il étudie aux Beaux-Arts de Cambrai et après une quinzaine d’années passées à expérimenter différents types de gravure et d’impression en Europe, il se tourne vers le Japon dont la technique de gravure sur bois, le moku-hanga, le fascine. 

Six mois à la résidence d’artistes de la villa Kujoyama de Kyoto lui permettent de découvrir la tradition quatre fois centenaire de cet art dont les outils principaux sont la planche de bois (matrice), la gouge (instrument de gravure), le baren (presse manuelle) et bien sûr le washi (papier japonais) dont on utilise la surface lisse pour l’impression, contrairement au papier d’art français à base de coton, imprimé sur sa face graineuse.

Sébastien s’aperçoit que les impressions sur washi donnent des tons plus doux et que celles-ci, n’utilisant ni acide ni essence, ne sont pas nocives pour la santé et aussi bien plus écologiques ! Sa voie est désormais tracée : il va créer un nouveau type d’atelier plus écologique pour la production d’estampes combinant les techniques japonaises et occidentales. 

C’est pour présenter ses travaux, notamment son nouveau livre-dépliant intitulé Moku Hanga et imprimé artisanalement en japonais calligraphié de sa main et aussi en français, que Sébastien s’est rendu au Tokyo Book Art Fair en novembre dernier, avec un détour dans les classes d’art de l’Institut Français où il a partagé sa passion pour le « beau livre » qui est selon lui « un livre d’art ou sur l’art avec un soin particulier accordé à la conception, à l’impression et à la reliure du livre » et son affection pour les artisans japonais qui lui ont généreusement transmis leur savoir-faire, tout en s’étonnant de son intérêt pour une impression manuelle sans presse alors que « nous avons des machines et des techniques plus performantes »… 

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