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*** UNE BONNE ET HEUREUSE ANNÉE 2025 À TOUS LES ÉLÈVES ET LECTEURS DE L’ÉCOLE DES ARTISTES ***

Absences – Toulouse-Lautrec & Sophie Calle au musée Mitsubishi Ichigokan (Tokyo) jusqu’au 26 janvier 2025

Le Japon aime se mettre à l’heure de la Belle Époque parisienne. Après la jolie petite exposition, fin 2024, du musée Panasonic de Tokyo consacrée à cette brillante période de notre histoire (et qui sera de nouveau visible au musée des beaux-arts de la préfecture d’Okayama du 11 avril au 18 mai), le musée Mitsubishi-Ichigokan a choisi, pour célébrer sa réouverture après d’importants travaux de rénovation, de nous montrer un impressionnant panel de 130 oeuvres de Toulouse-Lautrec présentées par l’artiste contemporaine française Sophie Calle.

Alors que l’artiste et ses sujets ont disparu depuis longtemps, nous rappelle Sophie Calle dont l’essentiel du travail porte sur le phénomène de la perte et de l’absence, les oeuvres de Toulouse-Lautrec, elles, demeurent et font renaître, tant qu’on les regarde, l’univers quotidien et pétillant de l’inlassable croqueur de la vie montmartroise, de ses cabarets et de ses maisons closes.

On (re)découvre ainsi à l’exposition, évoquées par d’impeccables lithographies, posters, pastels ou livres illustrés, toute une faune à la fois joyeuse et tragique de danseuses, chanteuses ou comédiennes : May Milton, May Belfort, Loïe Fuller, Yvette Guilbert ou Jane Avril, sans oublier la célèbre Goulue dansant le french cancan sous l’oeil concupiscent de bourgeois en chapeau haut de forme.

On y retrouve également les chanteurs Aristide Bruant et Albert Caudieux, ou encore, les écrivains Jules Renard, dont Toulouse-Lautrec illustra savoureusement les « Histoires naturelles » (1897), et, surtout, l’incontournable Maurice Joyant, critique d’art, collectionneur, galériste, exécuteur testamentaire et premier biographe de Toulouse-Lautrec. Une grande partie des oeuvres que Joyant avait collectionnées font d’ailleurs aujourd’hui partie du fonds Mitsubishi-Ichigokan.

L’exposition se poursuit par une plongée dans l’univers fantomal et étrangement fascinant de Sophie Calle avec, notamment, ses séries « Autobiographies » (1995) relatant les vie et mort de ses parents et les siennes propres, ou « Que voyez-vous ? » (2013), où les visiteurs d’un musée racontent ce qu’ils voient à l’intérieur du cadre vide de tableaux volés.

Enfin, l’installation « En mémoire des fleurs de Franck Gehry » (2014), arrangement de fleurs mortes recueillies des bouquets fidèlement envoyés par le célèbre architecte à l’artiste pour chacun de ses vernissages, fait opportunément écho au « Grand bouquet » d’Odilon Redon (1901), pièce maîtresse de la collection Mitsubishi- Ichigo-kan. Ce grand pastel chatoyant de couleurs et de vie face aux fleurs fanées de Sophie sembleraient nous dire que « la vie et la mort ne sont qu’une seule et même personne » (Michel Conte)…

https://mimt.jp/ex/LS2024/

Affiche de l’exposition avec « Autobiographies » (1995) de Sophie Calle et « May Milton » de Toulouse-Lautrec (1895)
May Milton par Toulouse-Lautrec, lithographie (1895)
La Goulue par Toulouse-Lautrec, lithographie (1891)
Jane Avril par Toulouse-Lautrec, lithographie (1899)
Aristide Bruant dans son cabaret par Toulouse-Lautrec, lithographie (1893)
La Passagère du 54 par Toulouse-Lautrec, lithographie (1896)
Autobiographies par Sophie Calle (1995)
Autobiographies par Sophie Calle (1995) (détail)
Autobiographies par Sophie Calle (1995) (détail)
Autobiographies par Sophie Calle (1995)
Autobiographies par Sophie Calle (1995) (détail)
En mémoire des fleurs de Franck Gehry par Sophie Calle (2014)
Le Grand Bouquet par Odilon Redon, pastel (1901)
Sophie Calle photographiée par Yves Géant