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Yves Saint Laurent au Centre national des arts de Tokyo jusqu’au 11 décembre 2023

Deux photos d’Yves Saint Laurent nous accueillent à l’entrée de l’exposition: celle de 1958, par André Ostier, montre un jeune homme sage au sourire hésitant, visage fin barré de larges lunettes cerclées de noir, cheveux courts lissés en arrière, costume sombre-cravate. Puis, celle de 1971 par JeanLoup Sieff. S’agit-il de la même personne? Un bel éphèbe aux cheveux bouclés mi-longs nous fixe effrontément derrière d’épaisses lunettes en écaille. Il est entièrement nu, assis sur un canapé de cuir. Il fait la promotion de son nouveau parfum, « YSL pour homme ». Scandale. Triomphe.

La dizaine d’années qui viennent de s’écouler ont transformé le « jeune Oranais », successeur de Christian Dior, mort subitement en 1962, en « Jésus-Christ super star » enchaînant audaces et succès, non seulement dans la mode mais aussi dans la vie des femmes, sitôt après avoir créé avec son mentor, ange-gardien et compagnon Pierre Bergé, la maison YSL en 1961. 

Car ce qui intéresse le nouveau « roi de la mode », c’est d’émanciper la femme en exaltant son style et son élégance à travers des tenues masculines redessinées spécialement pour elle : du trench-coat (imperméable) au smoking, en passant par la saharienne, la combinaison-pantalon ou le tailleur-pantalon à l’incomparable ligne… « Le plus beau vêtement qui puisse habiller une femme, ce sont les bras de l’homme qu’elle aime, disait-il, mais, pour celles qui n’ont pas eu la chance de trouver ce bonheur, je suis là ». Et pour se mettre à la portée de toutes, il créa en 1966 sa boutique Saint-Laurent Rive Gauche qui essaima aussitôt dans le monde entier. 

C’est ce parcours, 110 costumes et plus de 300 dessins, photos ou documents à l’appui, que donne à voir la rétrospective du Centre National des Arts de Roppongi, la première organisée depuis sa mort en 2008. On y découvre par ordre chronologique et thématique les grandes innovations qui ont rythmé sa carrière non seulement dans le domaine de la haute couture et du prêt-à-porter, mais aussi dans celui du costume de scène, de la robe de mariage, de la robe exotique inspirée par ses voyages imaginaires à travers le monde et enfin de la robe-hommage aux grands peintres, avec d’époustouflantes tenues inspirées de Mondrian, Braque, Picasso, Bonnard ou Matisse qui font écho à l’imposante collection d’oeuvres d’art qu’il avait constituée avec Pierre Bergé. 

L’exposition se clôt sur un chapitre Japon, pays qu’Yves Saint-Laurent, qui voyageait pourtant très peu, avait visité à plusieurs reprises entre 1963 et 1975 et dont l’esthétisme entre tradition et modernisme cristallisait sans doute ce rêve d’Asie qui l’habita tout sa vie et inspira tant son oeuvre. 

– Site de l’exposition : https://ysl2023.jp

– Site du musée YSL à Paris : https://museeyslparis.com

– À voir absolument pour compléter l’exposition, deux magnifiques biopics sortis en 2014 : « Yves Saint Laurent » de Jalil Jaspert avec Pierre Niney dans le rôle principal et « Saint-Laurent » de Bertrand Bonello avec Gaspard Ulliel. https://www.vogue.fr/…/les-films-et-documentaires…/4484

Affiche de l’exposition avec le costume en plumes de faisan et d’autruche de Zizi Jeanmaire pour un spectacle de Roland Petit en 1977.
Yves Saint-Laurent par André Ostier, peu après son entrée chez Dior en 1958.
Yves Saint-Laurent par JeanLoup Sieff, pour le lancement de son parfum YSL pour Homme en 1971.
Costumes du chapitre « 1962: les premières collections haute couture » de l’exposition avec, au premier plan, un ensemble de marin redessiné pour la femme.
Saharienne (1968)
Costumes du chapitre « Voyages imaginaires » de l’exposition.
Ensemble (1989)
Costumes du chapitre « Hommage aux artistes » de l’exposition avec, au premier plan, la robe cocktail Mondrian (1965).
YSL à Nara.